limace

Qui n’a pas rêver de plonger avec le grand requin marteau, croiser le regard du requin tigre, nager avec les baleines, frôler le grand requin blanc, se balader à côté des dauphins. Enfin quel plongeur aimerait partager un petit espace avec un lamantin, des orques, des cachalots etc.

Moi perso, je ne connais pas de plongeurs qui n’aimeraient pas passer à côté de tant de plaisir. Mais il y a aussi les petits et les infiniment petits…

Nos balades nous entrainent  à l’observation en regardant d’étranges petites bestioles ! A peine quelques centimètres. Parfois plus, mais bien souvent moins, on se demande comment des êtres aussi fragiles que les limaces de mer peuvent subsister dans un monde marin où l’hostilité est le maître-mot…

 

Donc, les doris dalmatiennes, est l'espèce qu'il est certainement le plus facile d'apercevoir… souvent sur un tombant au milieu des éponges, vous remarquerez sa robe blanche aux taches marrons dès vos premières plongées.

Pour le reste, c’est là que ça se corse ! Entre leurs tailles parfois minuscules, leurs couleurs et le nombre d'espèces, il y a de quoi se perdre... Mais il suffit de se prendre au jeu pour devenir "accro" de la limace !

Il est conseillé de se munir d'un phare, il vous aidera à découvrir de nombreuses espèces qui sont presque impossibles à voir sans éclairage... car malgré les couleurs éclatantes de certaines, comme dit le célèbre dicton : "Sous l'eau, toutes les limaces sont bleues" !

En fait, pour savoir où trouver une espèce particulière, il faut s'intéresser à son régime alimentaire.
Les mollusques gastéropodes, qui regroupent les escargots et les limaces, possèdent un organe fort utile pour se nourrir : la radula. C'est une sorte de langue munie de minuscules dents qui fait office de râpe !

vertC'est ainsi que la majorité des nudibranches doridiens broutent des éponges. La doris dalmatienne se nourrit de l'éponge Petrosia, la doris céleste de l'éponge Cacospongia... 

Mais il existe également des limaces herbivores (comme celles des salades !) : citons notamment les lièvres de mer qui font partie des plus gros spécimens. Il faudra alors fouiller dans les algues et les herbiers, dès les premiers mètres.


Si vous voulez vous intéresser aux différents groupes, voici quelques pistes.

En observant le spécimen que vous avez sous le masque (pourquoi ne pas emporter avec vous une loupe... ce pourrait être très utile !), que remarquez-vous ?
- forme globale : fine, allongée, ronde, ovale, épaisse...

- coquille ou pas coquille ? (et oui certaines limaces possèdent une coquille... et attention, ce n'est pas parce que vous ne la voyez pas qu'elle n'existe pas !)

- branchies apparentes ou pas ?

- forme des rhinophores: longs, courts, lisses, lamellés ?

- papilles ou pas papilles ?

- sur quel substrat se trouve t-elle ?

- elle a les yeux bleus ou vert ? (non là c'est une blague !)

En répondant à ses questions, vous pourrez déjà vous faire une petite idée...

Comment classer les limaces de mer.

Plantons d'abord les bases: ce sont avant tout des Mollusques (Embranchement), de la Classe des Gastéropodes, Sous-Classe des Opistobranches. 

A partir de là, on peut les diviser en 3 groupes:

- Les Tectibranches : elles sont surtout connues pour les "Lièvres de mer", ces grosses limaces que l'on rencontre sur les algues, et les fonds sableux.

- Les Hétérobranches : contrairement aux tectibranches, elles n'ont pas toujours une coquille, et sont plus petites. On retrouve dans ce groupe notamment les élysies, les thuridilles, berthelles,etc...

- Les Nudibranches : bien sûr les plus connues ! Car les plus diversifiées et les plus colorées, elles offrent un attrait particulier pour tout plongeur, et dans le monde entier ! Jamais de coquille, elles peuvent avoir des branchies circulaires autour de l'anus chez les doridiens.

La reproduction !

Une fois de plus, les doris dalmatiennes sont celles que vous verrez le plus souvent, car on les trouve toute l'année sur nos côtes. La majorité des autres espèces vont plutôt apparaître au printemps qui correspond au début de la saison de reproduction, et seront visibles généralement jusqu'à la fin de l'automne.

Hermaphrodites, les limaces possèdent en même temps les organes mâles et femelles. Ainsi, lors de l'accouplement, les deux individus se fécondent simultanément. Ensuite, les pontes seront laissées sur différents substrats selon les espèces. Elles se présentent généralement sous forme de fins rubans ou  spaghettis gélatineux, dans lesquels baignent les œufs.

Attention... fragile !vert 1

Maintenant que vous êtes prêt à partir en chasse à la limace, pensez à prendre quelques précautions. Ce sont des êtres très fragiles. Lorsque vous vous apprêtez à fouiller une zone, palmer et remuer un minimum pour éviter de les cogner et de les décrocher de leur substrat. De même avec vos bulles, si vous êtes sous un surplomb... respirez un minimum. Enfin, ne les touchez pas, vous risquerez de les blesser.

Pour en savoir plus, sachez que le CODEP 87 donne des cours Bio à la maison des sports, alors plus de raison de plonger idiot...

Voilà de quoi vous occuper pendant vos congés sous-marins, Bonnes vacances, bonnes plongées Bio à tous, et bonnes recherches !


Info Anthony Leydet